L'Europe et les relations internationales dans le programme d'Emmanuel Macron

Européiste convaincu, Emmanuel Macron développe au sein du site Vision Macron plusieurs thématiques relatives aux principales questions soulevées aujourd’hui à propos de l’Union Européenne et de la Zone Euro. Il tente de proposer des solutions en articulant un programme très dense qui doit amener à l’Europe de demain.

Les multiples crises que l’Union européenne traverse depuis 2008 ont mis en lumière les réticences de chacun à la poursuite du modèle européen actuel. Celles-ci doivent être surmontées en faisant primer le nouveau projet sur les institutions actuelles ou futures en les mettant à son service. Pour cela, les tabous gangrénant le couple franco-allemand doivent être éradiqués : d’un côté la peur française du transfert de souveraineté, de l’autre la rigidité de l’Allemagne sur le transfert financier et de solidarité.

I : Projet(s) – vision structurelle et citoyenne (appartenance à l’UE)

Le candidat d’En Marche souhaite incarner avec le chef de l’Etat allemand le renouveau du projet européen. Ce projet repose sur de multiples piliers et prétend avoir l’ambition de parvenir à reconstituer un sentiment d’appartenance à l’Union Européenne par le biais d’un retour au citoyen lequel sera mis au centre des débats. Au sein de conventions démocratiques se déroulant dans chaque Etat membre, le citoyen se verra proposer de donner son avis et d’imaginer les prochaines étapes de l’intégration européenne avec, pourquoi pas, un traité à la clé. De même, les jeunes européens en formation auront l’opportunité d’aller 6 mois dans un autre pays européen. L’initiative sera aussi économique avec une simplification des démarches individuelles visant à l’innovation.

Passé le constat d’une Union Européenne à deux vitesses, le jeune candidat à l’élection présidentielle française propose d’intégrer cette réalité et de poursuivre l’intégration des Etats. Ceci se déroulera en deux ensembles aux projets distincts mais à l’esprit commun et solidaire : une Union à 28 plus claire et efficace, en pointe dans le numérique, l’énergie, la défense et la sécurité ; une zone euro centrée sur Paris et Berlin avec une volonté d’intégration plus poussée, accompagnée d’autres Etats souhaitant également plus d’intégration (création d’un fonds européen de défense par exemple)

II : Politiques

La souveraineté de l’Union Européenne s’articulera autour de politiques censées nous permettre de gérer les risques et les transitions que traversent et traverseront le monde tout en protégeant nos intérêts au niveau du marché unique vis-à-vis des concurrents étrangers.
- La diplomatie européenne a là une responsabilité historique grâce à l’alliance des nations européennes pour maintenir la paix et s’intégrer intelligemment dans la mondialisation (protection contre le dumping).
Moteur de la construction européenne, le couple franco-allemand a une responsabilité d’autant plus grande dans l’articulation et la mise en œuvre des différentes politiques.
- Emmanuel Macron met l’accent sur la nécessité d’un budget commun à l’échelle de la zone euro en plus de compétences budgétaires nationales afin de moduler la politique budgétaire aux cycles économiques.
-  Il appelle également à la création d’un fonds franco-allemand de 10 milliards d’euros visant à la sécurisation des frontières et à un meilleur accueil des réfugiés, fonds ouvert aux autres pays.
- Etudiant les principaux leviers d’action, le candidat insiste à la fois sur les politiques monétaire et budgétaire. En ce qui concerne l'aspect monétaire, Emmanuel Macron prône le maintien de l’indépendance de la Banque Centrale Européenne et la relance de l’investissement public grâce à des politiques budgétaires articulées plus intelligemment, une vraie relance allemande et une hausse du volontarisme européen dans ce domaine. En ce qui concerne l'aspect budgétaire, il propose l’accentuation du transfert de souveraineté en refondant l’Europe. Pour cela, un gouvernement de la zone euro doit être créé, doté de son propre budget et qui n’agirait que dans l’intérêt de l’ensemble de la zone monétaire, ayant à sa tête un commissaire aux compétences étendues. Par ailleurs, une hausse du budget de l’Union Européenne et de la capacité d’emprunt de la zone euro en permettant aux membres de reverser une partie de leurs recettes au budget commun, et une faculté d’emprunt qui irait directement financer les actions du gouvernement économique.
- En ce qui concerne les relations entre les institutions, le Parlement de la zone euro, créée au sein du Parlement européen et composé de membres de ce dernier dont les pays appartiennent à la zone euro, contrôlerait le nouveau gouvernement économique de la zone euro.

De manière plus globale, il faudrait, selon Emmanuel Macron, une plus grande convergence économique : un budget commun, une capacité d’endettement commune (pour les financements d’entreprise par exemple), et convergence fiscale.

- La sécurité fait aussi partie des priorités du futur de l’Union européenne. Pour y remédier, le candidat suggère d’accentuer les efforts sur la surveillance policière et frontalière avec une force commune de garde-côtes et de garde-frontières dans un système de carte d’identité commun de façon à régler dignement la question des migrants en permettant une intégration réelle à ceux qui obtiennent le droit d’asile. Il ajoute une politique européenne de gestion des identités et du renseignement.

III : Les crises de l’UE

L’Union européenne a récemment connu deux crises : celle de la dette grecque et de résultat favorable au référendum en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’espace européen.
- Pour le premier cas, Emmanuel Macron promeut une refonte des institutions européennes pour une meilleure intégration et plus de transfert de souveraineté, avec la nécessité d’inclure au préalable des mécanismes de solidarité budgétaire et financière. De même, il y a besoin d’une mutualisation des risques en appelant les plus forts à aider.
- Dans le second cas, il faut traiter le dossier avec fermeté et sérieux en affirmant l’article 50 comme seule issue possible. Ceci de façon à éviter d’autres velléités de départ et pour penser autrement le marché unique avec plus de solidarité et de transferts. Il y a un besoin d’ambition et de protection dans la prochaine évolution de notre politique commerciale qui devra être en accord avec la situation globale. Le citoyen doit aussi avoir son mot à dire au sein de débats organisés dans le cadre d’une convention démocratique qui puisse déboucher sur des référendums.

Mis à jour le 28 février 2017