L'Europe et les relations internationales dans le programme de Jean-Luc Mélenchon

Mélenchon a une position très critique envers l’Europe et souhaite un repositionnement diplomatique de la France à l’international et propose de redéfinir de nouvelles alliances.

Sur l’Europe
tout d’abord, nous pouvons soulever plusieurs axes critiques et propositions associées :

►Une critique monétaire. Mélenchon propose d’en finir avec la monnaie unique et de passer à une monnaie commune... C’est-à-dire, conserver l’euro pour les échanges internationaux, mais laisser la possibilité aux Etats d’avoir une monnaie « complémentaire » nationale. Cette proposition permettrait aux Etats d’avoir une marge de manœuvre et d’ajuster les taux d’intérêts de cette monnaie complémentaire en fonction de leurs besoins.

►Une critique financière. La question de la dette souveraine des Etats membres se résoudrait, selon Mélenchon, si la Banque Centrale Européenne rachetait l’intégralité de ces dettes. De plus, la BCE devrait réorienter son rôle vers un rôle d’investisseur qui aurait pour mission de « développer le plein emploi » en investissant directement auprès des Etats membres.

►Une critique fiscale. Mélenchon souhaite une « harmonisation fiscale et salariale », c’est-à-dire, que des normes européennes communes soient créées pour les conditions de rémunération et les politiques fiscales européennes afin d’éviter la compétition inégale entre les Etats (qui n’ont pas tous les mêmes réglementations salariales et fiscales) ce qui est communément appelé le « dumping ».

Si ces différentes critiques et propositions ne sont pas entendues par l’Union Européenne, Mélenchon propose alors un plan plus radical, son « Plan B » :

►Une critique politique. La question de la sortie de l’UE a été très souvent abordée dans les médias. Hors, Mélenchon propose non pas une sortie de l’UE, mais une sortie des « traités européens ». La France serait alors à l’initiative pour refonder la coopération européenne sur la base de nouveaux traités. Par ailleurs, Mélenchon souhaite l’application de la « règle verte » au niveau européen, qu’il définit comme « le fait de ne pas prendre plus à la nature que ce qu’elle peut produire », en remplacement de la règle d’or budgétaire qui consiste à strictement équilibrer recette et dépense, actuellement à l’œuvre.

Au niveau international, nous pouvons soulever plusieurs axes là-aussi :

La Françafrique. Mélenchon souhaite un nouveau rapport de force avec les pays africains. Concrètement, cela se traduit par la « création d’une charte de conduite avec les Etats Africains », afin de garantir le respect de leur souveraineté et d’avoir des relations d’égal à égal. Il souhaite aussi initier une rupture diplomatique claire avec les régimes dictatoriaux africains.

►De nouvelles alliances. La sortie de l’OTAN pour rompre avec « l’atlantisme ». Mélenchon justifie cette sortie du Traité Atlantique Nord par le fait que cette coalition n'a plus lieu d'être car le contexte qui a justifié se création – la Guerre Froide – a changé. L’OTAN est aussi vue comme un outil de contrôle des Etats-Unis. Mélenchon souhaite réaffirmer le rôle de la France dans l’ONU et créer une nouvelle politique étrangère, pacifique et indépendante.

Une politique militaire contrôlée par le Parlement. Aucune intervention militaire extérieure ne peut être lancée sans l’accord de ce dernier.

Mis à jour le 24 février 2017