L'Europe et les relations internationales dans le programme de Marine Le Pen

"Si je suis élue présidente de la République, je m'engagerai auprès des Français à organiser, dans les 6 mois, un référendum sur la sortie de l'UE". Depuis de nombreuses années, la position du Front National et de sa candidate aux élections présidentielles est claire.

La candidate ne s’en cache pas et veut quitter l’Union Européenne, qu’elle considère comme un « monstre bureaucratique » et qui « diminue la France » en la séparant du reste du monde. Elle souhaite rendre à la France sa souveraineté nationale. A cela s’ajoute, son envie de retrouver des frontières qui « protègent » et donc rétablir les frontières nationales et retirer le drapeau européen de l’espace public français. En sortant de l’Union Européenne, Marine Le Pen souhaite quitter l’espace Schengen afin « d’en finir avec l’immigration incontrôlée », ce qui constitue l’une de ses principales idées de son programme. La candidate, qui en tête des sondages au premier tour, associe l’Union Européenne à des contraintes. En effet, selon elle, une sortie de l’Union Européenne libérerai la France des contraintes européennes et d’instaurer un patriotisme économique.
Cette semaine, Marine Le Pen a martelé à nouveau lors d'une conférence à Paris, qu’il était « temps d'en finir avec l'Union européenne ». Si elle est élue, elle entend « remettre à plat les traités européens et engager résolument la France dans la construction d'une Europe des nations libres » et la chef de file frontiste a réaffirmé vouloir une « monnaie nationale » pour les Français.

Marine Le Pen a présenté ce jeudi 23 février son programme international. Cela fait suite au voyage de la candidate au Liban. L’ambition de Marine Le Pen est claire, elle veut se tailler une stature internationale. Pour la première fois, elle a rencontré un chef d'Etat étranger et ce genre de poignée de mains offre une crédibilité, une envergure indispensable dans la course à l’Elysée. Son déplacement au Québec, en mars 2016, s’est soldé par un échec, puisqu’elle a été boudée par les responsables politiques locaux, et étrillée par une partie de la presse sur place.
Lors de cette conférence (du 23 février), où la présidente du FN s'exprimait devant de nombreux journalistes et des représentants de 42 pays étrangers, dont les ambassadeurs du Cambodge, Cuba, Arabie Saoudite, Albanie et Vietnam, elle a dit vouloir engager « la France au service d'un monde multipolaire ». Plusieurs événements mondiaux, du Brexit de Theresa May à l'élection de Donald Trump aux États-Unis, en passant par la croissance du sentiment euro-sceptique en Europe, illustrent, selon elle, une évolution géopolitique favorable à l'émergence des États-nations.
Elle a également salué le « réalisme et la volonté de changement » du nouveau président américain Donald Trump. La présidente du Front national se rapproche beaucoup de Donald Trump dans sa vision du monde. La Russie est aussi un « élément décisif de l'équilibre des forces qui peut pacifier la mondialisation », selon elle.
La présidente du FN veut également « rompre avec les relations condescendantes et les discours moralisateurs » concernant l'Afrique. Sur le continent africain, elle défend le même credo que François Fillon: ni ingérence ni indifférence. « Nous souhaitons mettre en place une politique basée sur la franchise, le respect mutuel et une coopération active », explique-t-elle. Avant de rappeler qu'il faut stopper l'immigration de masse.
Enfin, Marine Le Pen a indiqué que, si elle est élue présidente de la République, elle aura un ministre de la coopération. Marine Le Pen souhaite aussi quitter le commandement militaire de l'OTAN et se rapprocher de la Russie sans s'éloigner des Etats-Unis. Décrivant une France affaiblie, la candidate veut aussi augmenter le budget de la défense dès son arrivée à l'Elysée.

En somme, la candidate du FN a livré sa vision des relations internationales, qui est marquée par le principe de non-ingérence et par le primat de la défense des intérêts nationaux, et a renouvelé son euro-scepticisme dans une conférence où Marine Le Pen se prête au jeu du Président.

Mis à jour le 01 mars 2017