Poèmes d'un étudiant : Jonathan De Rozario

   

Ardeur

Une main vivace s’agite dans une blancheur,
O bouche de dragon ! un flot de feu fracasse,
Et des éclaboussures rougies,
Mouillent les coins sombres de la chambre
En braise répandant une aurore.
Pendant que la nuit enveloppe la ville d’un silence,
Lui, tourbillon assis, d’un geste furieux,
Griffe fiévreuse déchirant l’air,
Explose mille mots sur la feuille.
Parfois, il s’écroule, l’esprit ensanglanté,
Des souvenirs errants grincent,
Ses amours renoncés, le mépris des autres,
Mais il se relève, lutteur éternel.
O Rêve ! sang de vie ! tu pulses son cœur !
Tu fais ses larmes glorieuses,
Tu fais son être rugir,
Rugir dans une nuée noire que nul ne voit,
Et,
Tu fais sur la feuille jaillir des déflagrations de mots.

 

 

   

L'aérien

O envol sublime et mélodieux ! De l'eau jaillit, chante
Et porte mon âme émerveillée Sur ses ailes féeriques,
Plus de larmes coulantes !
Plus de lourds tourments !

Sans brutalité, souple
Sur les pointes des pieds,
Tu vrilles, gracieuse,
En des trajectoires si prodigieuses, Que le nuage qui soupire,
Que le vent qui suffoque,
Que le soleil qui se lamente,
Tous ! L’œil dilaté,
S'emplissent de ton charme.
O fontaine ! Toi qui t'étends !
Toi qui serpentes ! Harmonie céleste ! Dans l'immensité du ciel,
Dans mon cœur ravi,
Regarde ! je contemple
Tes franges blanches, irradiantes,
Qui dispersent mes ténèbres.
C'est une aube nouvelle !!

   

Destin

O soupirs ténébreux ! sort petit et fatal !
Ah quoi ?! vie morne imposée à moi sans morale !
O futur rêvé ! Né de rayon et d’azur,
Larme immense ! tombée dans un trou obscur,
Hélas mon esprit roulait dans un malheur.
Et dans un infini de glace et de douleur,
Un souffle me traversait ; tout était silence,
Je chutais, je m’élevais, sans bouger, sans sens.
Et du bruit ! des bouts de ténèbres s’ébranlaient !
Une fissure comme un déploiement ailé
S’ouvrait, doigt d’ange qui montrait un secret,
Et mon œil fasciné s’approchait au plus près,
Toute mon âme remuait comme une ruine,
O Solitude ! des révélations divines
Naissent de toi ; je voyais, cachée, une chose
Informe et faite de grandeur bougeant sans pause :
C’était un Destin qui se tapissait derrière !
Et le regard d’or je me relevais l’esprit clair.
 

 

 

Mis à jour le 16 mars 2019