Professeurs d'hier et professeurs d'aujourd'hui

Par Macha BRAHIM-OLENKO

Publié le 19 mars 2018 Mis à jour le 28 mai 2018

Une rédactrice nous parle de son expérience scolaire et de sa vision du corps professoral. Véritable madeleine de Proust, cet article vous rappellera (on l'espère!) d'agréables souvenirs.

L'école était et restera dans mes meilleurs souvenirs. Non pas à cause des soirées trop arrosées entre amis, ou à cause de la rencontre d'un premier amour... Rien à voir. Mes meilleurs souvenirs d'école sont liés... aux professeurs. En effet, j'ai été interpellée par la différence entre l'image que l'on m'a donnée du corps enseignant tel qu'il pouvait exister il y a quelques années, et les professeurs que j'ai connus.

Durant les premières années de mon enfance, on m'a présenté les enseignants comme de « gros durs » qui mènent leurs élèves à la baguette. Si tu as des lacunes ou si tu manques de motivation, ils te rabaissent et te dégoûtent à vie de l'école. Si tu es un bon élève — voire l'un des meilleurs de la classe — ils sont satisfaits mais, pour eux, l'élève n'a pas de quoi être fier pour autant. De mon côté, j'ai très vite compris que cette image était peut-être vraie à une certaine époque, mais plus maintenant. Ou, en tout cas, plus dans certains établissements.

J'ai rencontré différentes personnes qui m'ont fait prendre conscience que certains étaient parfois durs avec le métier de professeur. Les enseignants que j'ai connus n'étaient pas là pour accabler les élèves lorsqu'ils étaient en difficulté : ils ne se contentaient pas de leur indiquer leurs points faibles ; ils leur faisaient également savoir qu'ils avaient des qualités et qu'ils étaient tout à fait capables de réussir. Ils tenaient vraiment à les aider.

Mais ce n'est pas tout : ils ne se prenaient pas trop au sérieux. Lorsqu'un élève agissait de façon stupide, je m'attendais à ce que le professeur trouve une sanction à la hauteur du geste : c'est la réaction attendue d'un professeur qui ne veut pas se laisser perturber dans son travail. Cependant, j'ai eu affaire à des enseignants qui pouvaient prendre les choses avec beaucoup d'humour.

Un jour, un camarade de CM2 s'est mis à danser à la façon d'un personnage de fiction, l'ours Baloo du Livre de la jungle. La maîtresse lui a demandé de le refaire pour que toute la classe puisse le regarder. À ma grande surprise, elle l'a demandé avec un grand sourire.

Au collège, j'avais un enseignant d'histoire qui avait de la répartie. Au lieu de se fâcher tout rouge, il savait se faire respecter avec humour, parfois teinté d'ironie, de cynisme, ou de caricature. Un jour, il a reproché à un élève d'être avachi sur sa chaise : « Si t'as du mal à te redresser maintenant, qu'est-ce que ça va être quand t'auras mon âge ? Espèce de vieux papy ! »



Des amis ou des connaissances affirment que leur scolarité ne les a pas marqués plus que cela. Ce n'est ni une période qui leur a plu ni une période qui les a déçus. C'est toute la différence avec moi : mes professeurs m'ont laissé de bons souvenirs. En plus de m'avoir épaulée quand j'en avais besoin, ils m'ont appris que, face à certaines situations, le rire était la meilleure solution !


Mis à jour le 28 mai 2018