Passage de la comète en sélection officielle du Festival Nanterre sur Scène 2017

Publié le 10 décembre 2017 Mis à jour le 30 octobre 2018

Le Passage de la comète a été le dernier spectacle présenté en clôture du festival « Nanterre sur scène », au théâtre Koltès de l’université Paris Nanterre, vendredi 1er décembre. L'œuvre écrite par Vincent Farasse a été mise en scène par Arnaud Raboutet. Ce spectacle met en lumière plusieurs fragments de la vie à travers différents chapitres : une aïeule à l’hospice, des employés jeunes et dynamiques, un télévendeur et son client, les invités d’une pendaison de crémaillère...

Il est important de noter que la pièce n’est pas linéaire. Elle s'ouvre sur un chef d’entreprise recrutant un nouvel employé et lui montrant son lieu de travail : un open space où tout le monde surveille tout le monde, contant l’histoire d’une vie, où l'on s'aide, mais se confronte également. La pièce se poursuit avec des scènes entrecoupées où l’on croise et recroise une aïeule à l’hospice qui nous annonce la mort de différentes personnes, un télévendeur qui ne veut pas accéder à la requête d’un client, un couple gravissant un sommet, mais également des hommes d’affaires voulant recruter une personne et s’en prenant verbalement à une serveuse. La pièce se termine dans un appartement où est organisée une pendaison de crémaillère avec des invités qui finiront par idolâtrer Paris en l'opposant à la banlieue.

Le décor est aussi un élément à prendre en compte. La scène ne comporte que deux éléments de décor fixes tout au long de la pièce : deux blocs que nous pouvons prendre pour des rochers, mais un ordinateur portable est présent sur l’un d'eux. Ces blocs représenteront des espaces de travail, mais aussi le comptoir du télévendeur ou de la serveuse, ou encore la montagne et des rochers pour le couple. L’ordinateur présent sur scène permet l’apparition de l’aïeule à l’hospice.

La compréhension de la pièce est assez particulière. Longtemps, on ne comprend pas qui est la personne apparaissant sur l’écran d’ordinateur, ni même pourquoi elle annonce la mort des gens. Certains éléments paraissent absurdes comme le moment de l’agression verbale de la serveuse ou celui où le télévendeur ne veut pas accéder à la requête du client qui veut acheter un canapé. La répétition des mêmes dialogues lors de différentes saynètes renforce cette impression d'absurdité. Inversement, l’absence de décor n’empêche pas le spectateur de bien comprendre la scène qui se déroule devant ses yeux, notamment grâce au jeu des comédiens.

Après un court échange avec le metteur en scène, nous apprenons que le texte écrit par l’auteur, ainsi que la mise en scène, permettent à chaque spectateur de se faire son propre cheminement à chaque histoire proposée. Les différentes scènes qui se succèdent parlent de violences sociales (le licenciement de 2000 personnes, un suicide en entreprise), mais également de la violence verbale et misogyne.

Le théâtre contemporain vise à créer un nouveau dialogue entre les comédiens et les spectateurs sur des sujets de la vie qui nous paraissent important. Finalement, la comète , à l'occasion de son passage, provoque un dérèglement de la société., là où le grain de sable peut enrayer une machine pourtant si bien huilée.

Rédigé par Laurent PREVOT
07/12/2017

Mis à jour le 30 octobre 2018